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Tester ses restaurations : la clé d’une vraie stratégie de sauvegarde de données en entreprise

Sauvegarder vos données ne suffit pas : découvrez pourquoi les tests de restauration réguliers sont essentiels pour garantir la sécurité, l’intégrité et la disponibilité de vos informations critiques.

Il est devenu courant de mettre en place des sauvegardes automatiques des données en entreprise, à travers une solution de backup bien configurée, mais ce n’est pas là que réside le vrai enjeu. Ce qui compte, c’est la capacité de l'entreprise à restaurer ses donnés, dans un contexte de stress, de délais restreints, pour récupérer des données intègres, accessibles et fonctionnelles. Et pour cela, une seule méthode : tester régulièrement la restauration.

De nombreux serveurs ne sont pas restaurés

D’après le Veeam Data Protection Trends Report 2024, seuls 58 % des serveurs testés ont pu être restaurés dans les délais prévus par les SLA (Service Level Agreement). Toujours selon cette étude, dans 42 % des cas, les données étaient inaccessibles ou inexploitables au moment critique.

Encore plus inquiétant : seules 13 % des entreprises disposent d’une orchestration automatisée de leur plan de reprise d’activité (DRP), pourtant indispensable pour limiter le facteur humain et le chaos organisationnel. Et lorsqu’on regarde la capacité à restaurer 50 serveurs, seulement 32 % des répondants estiment pouvoir y parvenir en moins d’une semaine.

Ces données illustrent un manque structurel de préparation à la restauration, ce qui transforme les sauvegardes en illusion de sécurité.

La norme ISO/IEC 27031 : continuité d'activité et sécurité de l'information.

La norme ISO/IEC 27031 dont la version 2025 vient d’être publiée, fournit un cadre très technique pour bâtir une préparation des TIC pensée dans l’optique de continuité d’activité (ICT readiness for business continuity) avec des lignes directrices très précises sur la préparation des systèmes informatiques à la continuité d’activité. Il s’appuie clairement sur la logique PDCA (Plan‑Do‑Check‑Act) :

  • Plan : définir une politique IRBC, les objectifs RTO/RPO, les ressources ciblées.
  • Do : mettre en place les procédures, automatiser les restaurations, simuler les incidents.
  • Check : tester régulièrement, analyser les échecs, mesurer la conformité aux SLA.
  • Act : ajuster, améliorer, intégrer l’aperçu aux audits futurs.

Ce standard inclut désormais une reconnaissance explicite des environnements cloud et de la criticité des services externalisés. Elle recommande donc clairement :

  • De faire des tests de restauration réguliers, planifiés et documentés
  • De poursuivre des objectifs clairs en matière de RTO (Recovery Time Objective) et de RPO (Recovery Point Objective)
  • D'établir une boucle d’amélioration continue Plan – Do – Check – Act

Il ne suffit donc pas d’avoir un backup. Il faut prouver, à intervalle régulier, que ce backup est restaurable, dans des temps impartis, et sans pertes.

Tester rigoureusement pour garantir des restaurations efficaces

On ne vous conseille pas de restaurer toutes vos données chaque semaine. Mais ne rien tester du tout, c’est clairement dangereux. Voici une méthode concrète pour assurer vos tests, qui s’appuie sur des standards comme l’ISO 27031 et des constats issus du terrain. Mais attention, elles ne forment pas une recette universelle, chaque environnement IT a ses contraintes (volumétrie, criticité métier, ressources humaines, architecture technique, niveau de maturité DevOps, outils disponibles, etc.).

  1. Identifier les actifs critiques à tester : VMs clés, bases de données sensibles, configurations métiers.
  2. Automatiser des tests partiels de restauration sur un environnement isolé.
  3. Documenter les résultats : durées, intégrité des données, erreurs rencontrées.
  4. Évaluer les écarts entre le RTO/RPO théorique et la réalité.
  5. Mettre à jour la procédure après chaque test.
  6. Intégrer ces tests à chaque audit ou revue de sécurité.

Ce qui compte, c'est que vos procédures de sauvegarde et de restauration soient claires, testées, documentées, et reproductibles. Même un test mensuel sur une VM critique, bien fait et bien documenté, vaut mieux qu’un plan parfait jamais exécuté.

Pourquoi des restaurations peuvent échouer ?

Voici quelques causes fréquentes identifiées dans le rapport Unitrends 2025 :

Problème constaté Conséquence
Fichiers corrompus ou incomplets Restauration impossible ou données inexploitables
Snapshots liés à des versions obsolètes Restauration incompatible
Mauvaise configuration des chemins de stockage Backup inutilisable
Permissions ou ACL perdues Accès impossible aux fichiers restaurés
Environnements non représentatifs Restauration fonctionnelle… mais pas en production

Ces problèmes révèlent l'importance de tester les restaurations dans des conditions réalistes.

Tester pour aussi gagner du temps

Si vous vous posez ces trois questions maintenant, vous saurez si votre stratégie de backup est fiable :

  1. Ai-je déjà restauré les sauvegardes que je pense maîtriser ?
  2. Combien de temps cela me prendrait, réellement ?
  3. Dans quel état seraient mes données une fois restaurées ?

Si vous ne pouvez pas répondre sans hésitation, alors vous n'êtes pas sur de votre plan de restauration, et mieux vaut découvrir les réponses à ces questions dans un temps calme plutôt que le jour où un ransomware, une panne RAID ou un script malheureux bloquera votre système.

En résumé, votre stratégie de restauration doit contenir :

  • ✅ Des sauvegardes versionnées, testées, isolées.
  • ✅ Des tests réguliers de restauration, automatisés si possible.
  • ✅ Documentation précise et mise à jour
  • ✅ S'assurer avoir intégré des exigences ISO (27031, 22301)
  • ✅ Préparer une communication interne claire sur les délais, les rôles et les limites de restauration.

Conclusion

Si seulement 58 % des serveurs passent le test et qu’à peine un tiers des organisations se sentent aptes à rétablir 50 serveurs en moins d’une semaine, cela signifie que de réels efforts IT doivent être menés en entreprise pour mieux orchestrer sa stratégie de restauration de données. L’essentiel ne résidant pas seulement dans le fait de sauvegarder mais d'être en capacité de restaurer des données dans un environnement avec des contraintes métiers. De bonnes pratiques comme l’ISO 27031 convergent vers une vérité : sans routine technique, claire, testée et documentée, on risque de perdre des données sensibles, mêmes sauvegardées.

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